Utiliser un modèle de pêcherie complexe pour aider à la gestion des pêches
Un des grands enjeux de notre société est mettre en place une gestion écosystémique des pêches pour rétablir les écosystèmes marins dans un bon état écologique et maintenir une pêche durable. De nombreux accords nationaux, européens et internationaux ont été ratifiés pour progresser dans ce sens à l’horizon 2020...
Résumé
Un des grands enjeux de notre société est mettre en place une gestion écosystémique des pêches pour rétablir les écosystèmes marins dans un bon état écologique et maintenir une pêche durable. De nombreux accords nationaux, européens et internationaux ont été ratifiés pour progresser dans ce sens à l’horizon 2020. Dans ce processus, anticiper les conséquences de nouvelles réglementation de la pêche est une étape importante qui nécessite de comprendre la dynamique des pêcheries. La modélisation mécanistique est une approche efficace pour expliciter le fonctionnement d'un système. Elle requiert d'appréhender en amont des données de diverses natures (flux réglementaires et observations scientifiques des activités de pêches, observations scientifiques des écosystèmes marins) et en aval des sorties de modèles pluridimensionnelles. Utilisés avec précaution dans un cadre statistique, ces modèles peuvent permettre i) de mieux comprendre le fonctionnement des systèmes, iii) d'identifier des diagnostics fiables au regard de l'incertitude, et ainsi iv) servir de support de discussion dans une approche participative pour sélectionner un choix pertinent de gestion, et ainsi en faciliter l'acceptation. Cette communication exposera l’expérience de gestions des données d'entrée et de sortie du modèle de dynamique de pêcherie ISIS-Fish permettant d'appréhender la complexité de l'écosystème marin incluant l'ensemble des usagers pour évaluer l'incidence de mesures de gestion des pêches.
Intervenant
Stéphanie est une mathématicienne spécialisée en probabilité, statistique et modélisation diplomée de l'Université de Rennes 1 (Magistère de Mathématiques) en 1994. Durant sa thèse, réalisée à l'INRIA de Rennes de 1994 à 1997, elle a travaillé sur les modèles markoviens appliqués à des problèmes de grande dimension. Depuis 1998, elle travaille à Ifremer au département de mathématiques appliqués à l'exploitation des ressources halieutiques et aquacoles, puis au département Ecologie et Modelèles pour Halieutiques. Ses domaines de recherche principaux sont les modèles de dynamique de pêcherie, les méthodes statistiques pour l'analyse de données halieutiques, les analyses de sensibilité et d'incertitude sur et à partir de modèles complexes. Elle a obtenu en 2009 l'habilitation à diriger des recherche. Outre l'encadrement d'étudiants (en stage et en thèse), d'ingénieurs et de chercheurs, Stéphanie Mahévas est actuellement responsable de l'action “Impact de scénarios de gestion spatialisée sur les pêcheries : modélisation, incertitude, simulation - ISIS-Fish” qui anime le développement méthodologique autour du modèle de simulation ISIS-Fish avec une participation à l'animation du réseau national de recherche MEXICO (labelisé RNSC). Elle fait aussi partie d'un réseau de recherche national qui traite des questions de modélisation des trajectoires à partir d'observations discrètes (réseau INRA pathis) et co-pilote le groupe de travail EUROCEANS, Etat'jerre. Par ailleurs, depuis 1999, Stéphanie Mahévas a participé et coordonné plusieurs actions (Work Package) dans plusieurs projets européens (TECTAC, CAFE, VECTORS, MYFISH, BENTHIS) et un projet régional (COSELMAR). Elle impliquée dans deux groupes de travail européens du Conseil International pour l'Exploration de la Mer (WG-IPEM, SGIMM). Enfin elle a publié 37 articles de rang A, est co-éditeur d'un livre sur les analyses de sensibilité pour les modèles complexes.
http://annuaire.ifremer.fr/cv/16343/