Une nouvelle estimation du bilan de masse et d'eau douce dans les océans et son impact sur l'élévation du niveau moyen de la mer sur la période 2005-2015

Llovel, W., Purkey, S., Meyssignac, B., Blazquez, A., Kolodziejczyk, N. and Bamber, J.L. (2019) Global ocean freshening, ocean mass increase and global mean sea level rise over 2005–2015. Scientific Reports 9, 17717

https://doi.org/10.1038/s41598-019-54239-2

L'élévation du niveau moyen de la mer est un indicateur important et une conséquence directe du réchauffement planétaire. Cette hausse n'a cessé d'augmenter depuis le début du XXe siècle, en raison de deux facteurs : (1) la dilatation thermique des eaux océaniques à mesure qu'elles se réchauffent et (2) l'ajout d'une quantité croissante d'eau douce provenant des calottes glaciaires, des glaciers et des rivières, qui augmente la masse océanique. Dans cette attribution, ce sont les méthodes de mesure des masses océaniques qui sont les moins certaines et révèlent des désaccords lorsqu'elles sont combinées. L'approche alternative pour estimer les changements dans la masse océanique consiste à étudier le bilan salin global de l'océan. En d'autres termes, nous avons utilisé l'adoucissement observé des océans mondiaux pour déduire le changement de masse correspondant. Le réseau mondial de flotteurs Argo fournit un enregistrement mondial sans précédent des mesures de salinité et de température pour les 2000 mètres supérieurs des océans. Nous avons utilisé toutes les données Argo disponibles - combinées aux mesures hydrographiques de haute qualité - pour estimer une tendance des masses océaniques pour 2005-2015 de 1,55 ± 1,20 mm par an. Cette tendance a été corrigée pour exclure la fonte des glaces de mer flottantes, qui n'affecte pas le niveau de la mer, et inclure les changements de salinité dans l'océan profond (+0.25mm/an sous 2000m de profondeur). Nos nouvelles tendances des masses océaniques sont plus faibles que certaines estimations directes antérieures, bien qu'elles ne soient pas statistiquement différentes étant donné les grandes incertitudes en jeu. D'autres études sont nécessaires pour réduire ces incertitudes, en particulier de nouvelles missions hydrographiques et de nouveaux systèmes d'observation pour échantillonner en continu les changements de température et de salinité dans les grands fonds marins, les régions de haute latitude et certaines zones côtières.